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Le gothique traditionnel (Trad Goth) fait référence aux styles musicaux et de mode fondateurs qui ont émergé à l'aube de la sous-culture gothique. En empruntant aux styles de la scène rock et punk des années 1970 et 1980, on constate de nombreuses similitudes entre le style gothique précoce et les styles rock et punk de l'époque.

Ce style particulier est resté plus ou moins fidèle aux racines traditionnelles de la sous-culture gothique. Il a pris les styles rock et punk existants de l'époque et s'est un peu assombri avec le concept. Les gothiques traditionnels peuvent souvent être identifiés par leur goût pour certaines musiques gothiques anciennes et leur amour de la mode sombre.

Les vêtements et les accessoires comprennent du cuir noir, des bottes, des filets de pêche, des ceintures et des chemises déchirées. La couleur des cheveux est généralement noire et constitue souvent un élément central de leur apparence, beaucoup ressemblant aux styles glam-rock populaires dans les années 1980. Le maquillage foncé et l'accentuation des traits pâles de la peau sont également très courants. Aujourd'hui, de nombreux gothiques considèrent le style gothique traditionnel comme la forme pure et originale de la sous-culture gothique.

 Par l'intermédiaire notamment de la médiatisation du groupe The Cure, la mode gothique se répand et s'affirme dans une sobriété accentuée par l'usage massif du noir, autant dans les vêtements que sur les cheveux et dans le maquillage. La boîte de nuit londonienne Batcave, par des costumes et des décors extravagants et auto-parodiques, a alors donné son nom à un style vestimentaire.

D'autres éléments apparaissent alors, comme le teint blafard et livide, aujourd'hui emblématique du look gothique, censé choquer par référence au mal-être et à la mort, ou encore la coupe dite "en pétard" avec les cheveux crêpés. On trouve aussi des éléments symétriques avec une récurrence des grosses rayures, le plus souvent horizontales, que l'on peut assimiler à celles des bagnards ou de "Beetlejuice", le film de Tim Burton. À l'opposé, on rencontrera également des éléments asymétriques avec des superpositions de paires de collants et de résilles trouées, parfois même de couleurs différentes, portés également par certains sur les bras.

L'attention apportée au look est renforcée par les influences Glam rock qui introduisent les éléments liés à l'androgynie : maquillage et jupes pour les femmes, costume (pantalon cintré, petit gilet sans manche, cheveux noués dans un catogan) pour les hommes. Ces mêmes influences Glam rock apporteront un côté théâtral au look renforçant encore l'importance du maquillage et amenant l'usage d'accessoires souvent exubérants ou à l'inverse morbides représentant des chauves-souris, des cercueils, des crânes, des ossements divers.

The Batcave était une boîte de nuit londonienne ouverte de 1982 à 1985 qui s'est démarquée dans la vie nocturne du quartier de Soho à Londres, en Angleterre, par la singularité de son ambiance, de sa musique et de son décor caractéristiques. Point de ralliement des premiers gothiques, son mot d'ordre était "Absolutely no funk". L'équipe du club est partie en tournée en 1983 en Angleterre et aux États-Unis et incarnera bientôt un genre musical qui ajoute au punk une théâtralité issue du glam rock et du romantisme noir du XIXe siècle. Il est souvent confondu avec le death rock américain auquel il se rattache beaucoup.

The Batcave a ouvert ses portes le 21 juillet 1982 au Gargoyle (situé au no 69-70, Dean Street à l'angle avec Meard Street), dans le quartier de Soho au cœur de Londres. Son fondateur était Ollie Wisdom, par ailleurs chanteur du groupe Specimen, qui joua dans la soirée d'inauguration. Les soirées avaient lieu chaque mercredi au quatrième étage du bâtiment. Un passage en forme de cercueil menait à une petite pièce décorée avec du cuir, de la dentelle et différents accessoires de film d'horreur qui donnait l'impression d'être en même temps un cinéma, un cabaret, un théâtre, une discothèque et une salle de concert. Même si le club ne s'affichait pas au départ comme gothique, un terme encore méconnu à l'époque, la direction musicale post-punk, rockabilly, psychobilly, voire parfois rap ou industrielle, attirait un public caractéristique du mouvement.

Le Batcave était un lieu où des personnalités comme Nick Cave, Robert Smith (chanteur de the Cure), Siouxsie Sioux, Marc Almond, Steven Severin venaient discuter autour d'un verre.

Le club voyait aussi passer les personnalités suivantes : les membres du groupe Bauhaus, Vince Clarke, Boy George (chanteur de Culture Club), Ultravox, J. G. Thirlwell, Lydia Lunch, Danielle Dax, The Damned, The Bollock Brothers, Jimmy Pursey, Wayne County, Gary Glitter, Robert Pereno (comme barman) ou Sigue Sigue Sputnik. Les deux DJ étaient Hamish McDonald et Annie Hogan (membre de Marc & The Mambas).